C'est hier que s'est clôturé à Cannes le MIP TV, premier marché mondial des contenus audiovisuels et numériques. Pour l'inconditionnel de bonnes séries américaines que je suis, c'est le rendez-vous incontournable qui décide de la diffusion ou non des programmes internationaux en France dans les mois qui suivent. Pour autant que le suivi à distance depuis Paris permette d'identifier des grandes tendances fiables, voici celles que j'ai retenu, pas uniquement américaines d'ailleurs.
Canal + s'est déchaîné avec l'achat de de 3 des séries les plus hot du moment.
Weeds, dont le Tshirt promo a fait scandale, est une comédie décalée, politiquement incorrecte, qui raconte l'histoire d'une mère de famille apparemment sans histoire qui a choisi de conserver son niveau de vie depuis le décès de son mari en dealant de la marijuana. Les 10 épisodes de la saison 1 ont été diffusés aux Etats-Unis sur la chaîne Showtime qui a annoncé 12 nouveaux épisodes pour la saison 2 diffusés aux US cet été.
Masters of horror, également diffusé sur Showtime, fait appel aux grands réalisateurs du cinéma d'horreur qui ont chacun réalisé un des treize épisodes. Une nouvelle saison est déjà en production. Une programmation qui s'inscrit dans le grand retour du frisson dans les séries, bien illustré par Supernatural, diffusée sur WB qui devrait être destinée d'abord à TF6 avant de débouler sur M6.
The Ghost Squad est une série britannique dont 8 épisodes de 60 minutes viennent d'être diffusés sur Channel 4. Elle suit le parcours d'une jeune enquêtrice ambitieuse, appréciée de ses collègues, apparemment sans histoire (...) qui travaille en fait pour une unité d'élite secrète chargée de démasquer d'éventuels flics corrompus.
Le retour des télénovelas
On avait découvert il y a quelques années, notamment avec l'arrivée de la 5 version Berlusconi, ces séries sud-américaines et en particulier brésiliennes dont la particularité par rapport aux soaps opéras américains est de proposer un nombre d'épisodes pré-déterminé dont le dernier boucle l'intrigue. Ces productions avaient étrangement disparues de nos écrans alors même que le reste du monde, en particulier les Etats-Unis et l'Asie, s'y intéressait. On assiste même à l'adaptation dans des versions latina de séries US phares telles que Desperate Housewives qui s'apprête à devenir Amas de Casa Desperadas.
Le retour du genre en France c'est fait avec Télé-Rodrigo, diffusée en clair sur Pink TV tous les soirs à 19h15 depuis le 6 mars, pour un public il est vrai confidentiel assez loin de la ménagère de moins de 50 ans.
Mais c'est à partir du 24 avril que la nouvelle génération de télénovela débarquera sur nos écrans avec Rubi dont M6 vient d'annoncer la diffusion du lundi au vendredi. Proposés sur la chaîne Mexicaine Televisa en 2004 avec un gros carton dans toute l'Amérique du Sud à la clé, les 115 épisodes de 45 minutes (hors pub) suivent à la trace les aventures de la splendide Rubi, prête à peu près à tout pour devenir riche, le tout sur fond d'amour, de haine et de trahison bien sûr. Pour les curieux qui tiennent à un résumé de toute l'aventure, c'est ici.
La techno aussi
Même si le MIP TV s'intéresse en priorité aux contenus, difficile de les déconnecter complètement des technologies qui permettront très bientôt d'accéder différemment aux programmes. Alors que la VOD confirme son développement, avec notamment les bonnes performances annoncées de Canalplay et l'arrivée annoncée de la TVOD testée aux US et en Angleterre, c'est le Placeshift qui a fait l'objet de toutes les attentions. Avant même que le timeshift n'entre vraiment dans les habitudes d'usage des téléspectateurs français, le placeshift offre grâce à de nouveaux services et devices mobiles un accès à ses chaînes de télé favorites en cas de déplacement. Parmi les produits, la Slingbox de Sling Media semble performante. Des contenus plus individuels, adaptés à une consommation télévisuelle "délocalisée", ont déjà commencé en France à faire leur apparition pour la télévision sur téléphone mobile, avec notamment le talk show de Dechavanne "On dit de vous" sur l'offre de SFR qui devient pour l'occasion co-producteur.
